Que la Sagesse soit avec nous

citations, poème, philo.sagesse

posté le 13-09-2025 à 20:52:28

La vie se déroulait comme à l’accoutumée

 
 
 
 
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 La vie se déroulait comme à l’accoutumée autour du seul point d’eau du village. L’eau coulait lentement et des femmes faisaient la queue en attendant leur tour. Trois d’entre elles se querellaient bruyamment et amèrement ; elles étaient totalement absorbées par leur colère et ne prêtaient aucune attention aux autres femmes, qui d’ailleurs ne se préoccupaient pas d’elles non plus. Cela était sans doute un rituel quotidien, qui comme tous les rituels devait être stimulant et elles appréciaient beaucoup cette stimulation. Une vieille femmen en aida une plus jeune à soulever un gros pot en cuivre brillant. La jeune femme avait un morceau d’étoffe qu’elle posait sur sa tête afin de supporter le poids du récipient, qu’elle retenait d’une main légère. Elle avait une démarche remarquable et une grande dignité émanait d’elle. Une petite fille arriva brusquement, glissa son broc sous la fontaine et l’emporta sans dire un mot. D’autres femmes allaient et venaient, mais la querelle ne cessait pas et semblait au contraire vouloir ne jamais finir. Mais les trois femmes arrêtèrent brusquement de se quereller, remplirent leurs cruches d’eau et s’en furent comme si de rien n’était. Le soleil était maintenant plus fort, et de la fumée s’échappait des chaumières du village. Le premier repas du jour était en train de cuire. Comme tout était soudain paisible ! A l’exception des corbeaux, tout était silencieux. Dès que la bruyante querelle se fut apaisée, on entendit le bruit de la mer au-delà des maisons, des jardins et des palmeraies.
Comme des machines, nous exécutons nos tâches quotidiennes. Que l’esprit est avide de se plier à un mode de vie, et comme il s’y accroche férocement ! L’esprit est maintenu par l’idée comme par un clou, et vit autour de l’idée, satellite ayant sa propre existence. L’esprit n’est jamais libre, ni souple car il est toujours ancré à quelque chose ; il ne peut se déplacer que dans le rayon, étroit ou large, de son propre centre. Et il n’ose pas s’éloigner de ce centre, car s’il le fait la peur l’envahit. La peur n’est pas liée à l’inconnu, mais à la perte du connu. L’inconnu n’incite pas à la peur, alors que la dépendance du connu y pousse. La peur est toujours liée au désir, le désir du plus ou du moins. L’esprit, qui ne cesse de tisser ses modèles, fabrique le temps.
J. Krishnamurti
Commentaires sur la vie Tome 2, Chapitre 2
 
 
 
 
 
 
 
 


 
 
posté le 11-09-2025 à 11:34:04

Krishnamurti, La confiance de l’innocence.

 
 
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 Vos parents ont peur, vos éducateurs ont peur, les gouvernements et les religions ont peur que vous deveniez un individu à part entière.
Le problème est le même dans le monde entier. L’homme cherche une nouvelle réponse, une nouvelle approche de la vie, car les voies anciennes sont en décadence, que ce soit en Europe, en Russie ou ici. La vie est un perpétuel défi, et ne faire qu’instaurer un ordre économique meilleur n’est pas la réponse totale à ce défi, qui est perpétuellement neuf ; et quand des cultures, des peuples, des civilisations sont incapables de répondre en totalité à ce défi, ils sont anéantis.
Si vous ne recevez pas une éducation digne de ce nom, et si vous n’avez pas cette extraordinaire confiance de l’innocence, vous serez inévitablement absorbés par le collectif et noyés dans la médiocrité. Vous ferez étalage de vos diplômes sur vos cartes de visite, vous vous marierez, vous aurez des enfants et c’en sera fini de vous.
En réalité, nous avons pratiquement tous peur. Vos parents ont peur, vos éducateurs ont peur, les gouvernements et les religions ont peur que vous deveniez un individu à part entière, car ils veulent tous que vous restiez bien à l’abri au sein de la prison que sont les influences de l’environnement et de la culture. Mais seuls les individus qui brisent le carcan des schémas sociaux en les comprenant, et qui cessent par conséquent d’être prisonniers du conditionnement de leur propre esprit – seuls ceux-là sont en mesure de faire éclore une nouvelle civilisation, et non ceux qui ne font que se conformer aux schémas en place, ou qui résistent à un moule donné parce qu’ils ont été moulés dans un autre. La quête de Dieu ou de la vérité ne consiste pas à demeurer dans la prison, mais plutôt comprendre la prison et à s’en échapper – et ce mouvement vers la liberté crée une nouvelle culture, un monde différent.
Krishnamurti, La confiance de l’innocence.
 
 
 
 
 
 


 
 
posté le 02-09-2025 à 18:58:01

L’amour ne connaît pas le temps


 
 
 
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 L’amour ne connaît pas le temps

L’amour ne connaît pas le temps. L’amour n’appartient

ni à vous ni à moi, il n’est jamais personnel ; on peut

aimer une personne, mais lorsqu’on limite ce sentiment

à un seul être, il cesse d’être de l’amour. Dans l’amour

véritable, il n’y a pas de place pour les divisions du temps,

de la pensée, et de toutes les complexités de la vie, ni pour

toutes les misères, les confusions, l’incertitude, les jalousies

et les angoisses humaines. Il faut faire très attention au temps

et à la pensée. Cela ne veut pas dire que nous devons vivre
 
uniquement dans le présent, ce serait une absurdité.

Le temps est le passé, modifié, qui continue dans le futur.

C’est un continuum auquel la pensée s’accroche.

Elle s’attache ainsi à quelque chose qu’elle a créé de
 
toutes pièces.
 
Dernier journal 1983
 
 
 
 
 
 
 
 


Commentaires

 

1. jardin-des-vers  le 03-09-2025 à 06:29:54  (site)

Bonjour Baladine
sI j'ai bien compris , voici une sage philosophie qui nous explique que l'amour ne pourrait être une possession que l'on accorde à qui on veut mais à qui le mérite et en mesure de savoir le bien percevoir et aussi l'amour n'est jamais tributaire du temps.
Merci de ce partage et très bonne journée.Amitiés

édité le 03-09-2025 à 06:30:35

 
 
 
posté le 25-08-2025 à 19:27:08

La mort faisait partie de l’amour...


 
 
 
 
 
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La mort faisait partie de l’amour...

Tout était devenu si intense, la mort était là...


C’était la mort littéralement ; tout prenait

soudainement fin ; il n’y avait plus de continuité,

le cerveau dirigeait le corps pour conduire la voiture,

et c’était tout...


La vie et la mort étaient là si proches, si intimement,

inséparablement unies, ni l’une ni l’autre n’était

prédominante.

 

Une chose bouleversante avait eu lieu...

Il n’est pas de discussion possible avec la mort...

Elle est si absolue, définitive.


Il ne s’agissait pas de la mort physique qui serait

un événement relativement simple et décisif.

 

Mais vivre avec la mort était tout autre chose.

 

Il y avait la vie et il y avait la mort ; elles étaient

unies, inexorablement.


Ce n’était pas une mort psychologique, un choc

qui viderait, chasserait toute pensée, tout sentiment ;

ce n’était pas une soudaine aberration du cerveau,

ni une maladie mentale.


Rien de tout cela, pas plus qu’une curieuse décision

d’un cerveau fatigué ou désespéré.


Ce n’était pas le désir inconscient de la mort.


Il serait si facile de devenir complice de ces attitudes

immatures.


C’était quelque chose d’une toute autre dimension ;

elle défiait toute description situant son objet dans

le temps et l’espace...

 

Elle était là l’essence même de la mort...

La vie même était la mort et ce qui mourrait vivait.


Dans cette voiture, entourée de toute cette beauté,

de cette couleur, avec ce « sentiment » d’extase,

la mort faisait partie de l’amour, elle faisait partie de tout.

 

La mort n’était pas un symbole, une idée, une chose connue.

 

Elle était là en réalité, en fait, aussi intense,

exigeante, que le klaxon d’une voiture

demandant le passage.

 

Carnets (p.98-99-100).


 
 
 
 
 
 
 


 
 
posté le 25-08-2025 à 19:05:01

Renaître chaque jour


 
 
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 Que pouvons-nous faire pour être conscients et attentifs ?
Un auditeur : Que pouvons-nous faire pour être conscients et attentifs ?
Krishnamurti : Je ne crois pas que vous puissiez faire quoi que ce soit.
Tout ce que vous pouvez faire, c’est être attentifs à votre inattention.

Comprenez-vous ? Si vous essayez d’être attentifs, si vous essayez d’être
conscients, cela devient un conflit, une bataille, une démarche qui implique
le temps.
 
Je n’examinerai pas ici la question du temps, je le ferai un autre jour.
Ce que beaucoup d’entre nous désirent, c’est une continuité.

Nous pensons : « Si je pouvais être attentif tout le temps, je résoudrais
mes problèmes. » Mais nous ne sommes pas attentifs tout le temps,
c’est impos­sible, nos nerfs ne le supporteraient pas. Notre cerveau
physique lui-même est incapable d’être constamment sur le qui-vive.
 
Mais si l’on est attentif à l’inattention - je dis bien, totalement attentif
à l’inattention -, on peut découvrir tout naturellement comment
l’attention se produit sans qu’on la cherche. Ne dites pas :
« Je vais essayer », faites-le.

Observez votre propre inattention, celle qui provoque le conflit.
Ce n’est que l’inattention qui crée des problèmes, n’est-ce pas ?
Si je suis attentif, même pour une minute, dans cette minute d’attention
il n’y a pas de problème : le problème n’existe simple­ment pas.

Ce que j’entends par être attentif c’est non seulement l’être avec
les nerfs, le corps, les yeux, les oreilles, mais aussi avec votre esprit,
votre sensibilité ; et, en cet instant de complète attention, rien n’a
été expéri­menté, il n’y a donc pas d’expérimentateur.

Mais beau­coup d’entre nous ne sont pas attentifs à l’inattention, et
cela crée des conflits. Lorsque nous sommes inattentifs, nous disons
des choses que nous ne pensons pas, nous faisons des choses sans conviction, nous réagissons selon notre conditionnement.

C’est cette inattention qui crée les problèmes.
Mais lorsque l’on est attentif à l’inatten­tion, cette inattention
n’engendre aucun problème.
 
Dans le miroir des mots - Renaître chaque jour - Paris 16 mai 1965
 
 
 
 
 
 
 


 
 
 

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